Portrait : Marie-Ève Lacasse, journaliste à Libération
« Je suis devenue journaliste spécialisée dans le vin un peu par hasard. J’ai commencé à faire des podcasts sur les femmes dans le milieu du vin, parce que je m’intéressais aux questions féministes, juste après le confinement, en 2020, avec mon compagnon qui s’appelle Laurent Le Coustumer et qui a créé la radio “Radio Vino”. On a commencé à interviewer plein de vignerons et vigneronnes dans la région de la Drôme.
C’était très intéressant, c’était tout un monde qui s’ouvrait à moi. De fil en aiguille, on a fait un financement participatif pour pouvoir financer d’autres épisodes. On a fait 12 épisodes en une saison sur des femmes dans le milieu du vin, dans un podcast qu’on a créé qui s’appelle “Filles de vigne”. Pour la deuxième année, donc la deuxième saison, j’ai décroché une bourse d’une fondation littéraire en Suisse qui s’appelle Jan Michalski et qui nous a financé ces 12 épisodes supplémentaires.
Ce qui m’intéressait, ce n’était pas vraiment de parler du vin en soit ou de la dégustation, ou des techniques viticoles, même si ça m’intéresse, mais de parler de la sociologie du vin, de parler de structures sociales, de la question du pouvoir, de la domination, de l’argent, de l’accès aux terres, des questions agricoles et environnementales… Enfin tout ce qui tourne autour du vin sans vraiment parler du vin lui-même.
J’ai ensuite intégré la rédaction Libération comme journaliste. Pour résumer, ces quatre dernières années ont été consacrées au vin sous toutes ses coutures.
J’ai connu le syndicat grâce à mon compagnon. On a tous les deux une démarche très militante, très engagée, donc tous les combats qui concernaient la violence, les inégalités, le féminisme… ont rencontré notre route au moment où on a fait “Filles de vigne”.
C’est un micro-milieu, donc quand on s’intéresse au monde du vin naturel, rapidement on tombe sur le syndicat. »